• Bütün bunlara görə Üzeyir Hacıbəyovun yaradıcılığı Azərbaycan xalqının milli sərvətidir. 

    Üzeyir Hacıbəyov şəxsiyyəti Azərbaycan xalqının iftixarı, bizim milli iftixarımızdır.

     

    Heydər Əliyev

     

  • Bəstəkarlar öz əsərlərini yaradarkən, unutmamalıdırlar ki, bizim yaradıcılığımızı xalq qiymətləndirir.

    Çunki xalq yalnız yaradıcı, yalnız bəstəkar deyildir; xalq eyni zamanda misilsiz tənqidçi və musiqi

    əsərlərinin ən yaxşı «istehlakçısıdır», xalq musiqi əsərlərinə diqqətlə yanaşır, yaxşını pisdən seçir.

     

    Üzeyir Hacıbəyli

  • Azərbaycan bəstəkarlıq məktəbinin yaradıcısı, məşhur sovet bəstəkarı Üzeyir Hacıbəyovun musiqisi xalqımızın

    ürəyində yaşayır, onun mə'nəvi həyatını zinətləndirir. Zaman bu böyük iste'dadın qurduğu əzəmətli

    binanı sarsıtmaqdan nəinki acizdir, əksinə, onun getdikcə daha da möhkəmləndiyinə şahid olur.

     

    Qara Qarayev

  • Üzeyir məni özünə xas təmkinlə, çox mehriban bir münasibətlə qarşıladı.

    O gündən başlayaraq, ömrünün axırına qədər ölməz sənətkarın hərarətli münasibətini duydum.

    İlk dəfə şəxsiyyətində hiss etdiyim bu hərarəti get-gedə sənətində də duydum və bütün varlığımla ona bağlandım...

     

    Fikrət Əmirov

    1 sentyabr 2025-ci il 

    Üzeyir Hacıbəyli adına Bakı Musiqi Akademiyasınının “Humanitar fənlər” kafedrasının müdiri, professor Tərlan Quliyevin Muğam haqqında müsahibəsi Mərakeşin xəbər agentliyinin jurnalında fransız dilində çap olunmuşdur.

    Le Muğam azerbaïdjanais célèbre sa journée internationale: Une ode à l’amour et la spiritualité 

    Par Soumia AL ARKOUBI.

    Bakou, 01/09/2025 (MAP)- Dans une grande salle de spectacles de Bakou, une voix mélodieuse brisait le silence des lieux, interprétant la chanson "Hamıdan Gözəl Mənəm" immortalisée par Shövkat Alakbarova, icône du muğam (mogham) azerbaïdjanais, un genre musical authentique qui a sa propre journée internationale.

    L'assistance, vêtue de noir et de blanc, se laissait emporter par les rythmes du tar, un instrument sculpté en bois, en forme de huit et doté de onze cordes. Instrument-roi de cette musique reconnue par l’UNESCO comme patrimoine immatériel de l’humanité, il dialogue avec la kamancha (vièle), le daf (tambour sur cadre) et parfois le nagara, qui souligne les moments festifs.

    Lorsque le khanende, le grand maître, prononça "Yarım sevməmək olmaz!" (l’amour ne se vit pas à moitié), la salle est comme transportée dans une extase presque mystique.

    "Le muğam, célébré chaque 26 août, est un genre musical particulier, caractérisé par un rythme et une harmonie spécifiques, qui s’est formé en s’unissant à l’ésotérisme et aux poèmes mystiques", explique Tarlan Guliyev, chef du département des humanités à l’Académie de musique de Bakou.

    Les ghazals (poèmes d’amour, ndlr) chantés sur le muğam lui "confèrent une beauté particulière", souligne M. Guliyev dans une déclaration à la MAP, ajoutant que le muğam azerbaïdjanais, avec ses dastgahs (suites modales), constitue un "système plus complet" que ses équivalents arabes et persans.

    Cette spécificité repose sur l’usage de l’"aroud", une métrique poétique issue des traditions arabe et persane mais adaptée à la langue azerbaïdjanaise, indique-t-il.

    Le grand compositeur Uzeyir Hajibeyli (1885-1948) recommandait de chanter le muğam uniquement sur des poèmes écrits en "aroud", afin d’harmoniser rythme et musique, rappelle l’académicien.

    Le professeur Akram Jafar (1905-1991) consacra même un ouvrage de référence à cette métrique, telle qu’utilisée dans les poésies arabe, persane, turque, ouzbek, tadjike et azerbaïdjanaise, poursuit-il.

    Quant au poète Fuzûlî (XVIe siècle), figure majeure de la poésie azérie, il illustra l’usage de plusieurs "bahr" dans ses écrits multilingues.

    Jusqu’au milieu du XXe siècle, des chanteurs azerbaïdjanais intégraient parfois des "tasnif" ou des ghazals persans dans leurs performances, d’après le spécialiste qui fait savoir que plus tard, cette pratique a disparu, mais la tradition orale reste intacte.

    Le système "ustad-şagird" (maître-disciple) demeure la base de l’enseignement : l’enseignant transmet oralement son savoir, son interprétation et l’esprit du muğam. Même si certaines pièces ont été transcrites pour l’instrument, l’improvisation reste centrale, garantissant la vitalité et l’authenticité de l’art.

    Le muğam est enseigné à tous les niveaux en Azerbaïdjan : écoles de musique, collège Asaf Zeynalli, Conservatoire national. Les élèves y apprennent l’interprétation instrumentale sur le tar, le kamancha ou le daf, tandis que les chanteurs poursuivent un apprentissage rigoureux du chant solo.

    L’Azerbaïdjan compte de grandes écoles à Bakou et Choucha, berceaux d’interprètes d’exception. Parmi eux, Alim Qasimov, surnommé "la voix d’or", et sa fille Farqana Qasimova, perpétuent le muğam avec une intensité rare.

    Ces dernières décennies, des musiciens comme Vaqif Mustafazade, ont tenté des fusions avec le jazz, donnant au muğam une nouvelle résonance sur la scène internationale.

    Au-delà de ses règles musicales, le muğam se veut une expérience sensorielle et spirituelle. Ses modes raffinés, ses nuances microtonales et son improvisation dramatique expliquent l’intensité des émotions qu’il suscite : frissons, larmes et silence recueilli. Il chante un amour souvent ambigu, la douleur de la séparation (hijran), la joie de l’union et la quête spirituelle.

    Héritage millénaire, le muğam demeure aujourd’hui l’un des symboles identitaires les plus puissants de l’Azerbaïdjan. Mais il est aussi un patrimoine universel qui continue de séduire au-delà des frontières.